Ah! Le premier article en réponse à un défi. Donc, très chère narc0leptique, le voici, cet article sur l'Opéra Garnier.
Tout d'abord, vantons-nous un peu: la photo a été prise par la même narc0leptic lors de notre voyage en France. Bravo très chère (et merci de me la laisser mettre sur le blog surtout!)!!
Commençons par le commencement: pourquoi y a-t-il un Opéra Garnier à Paris?
Et bien, il faut se placer dans le contexte de l'époque. Napoléon III débute son règne en 1852 (l'empereur fera d'ailleurs l'objet d'un article très bientôt sur le blog). Le 14 janvier 1858, en traversant la rue Le Peletier pour se rendre à l'opéra, il est victime d'un attentat dirigé par l'italien Felice Orsini. Napoléon III a peur, mais ni lui, ni son épouse, l'impératrice Eugénie, ne sont touchés. Suite à cet attentat, l'empereur ordonne la construction d'un nouvel opéra, ce qui lui éviterait de passer par des petites rues.
On donne la construction de l'Opéra à Charles Garnier à la suite d'un concours. Garnier est Premier Grand Prix de Rome en 1848. En plus de l'opéra qui porte son nom, on lui doit notamment le casino de Monaco et le monument funéraire de Jacques Offenbach.
Garnier commence donc la construction de l'Opéra, qui s'étalera de 1861 à 1875 (inauguration officielle). L'Opéra présente le style du Second Empire. D'ailleurs, une anecdote cocasse de l'Opéra vient de ce style. Alors qu'elle regardait les plans de Garnier, l'impératrice Eugénie (qui lui était défavorable) s'exclame: « Quel est donc ce style ?. Ce n'est pas du grec, ni du Louis XV, ni du Louis XVI ! ». Ces styles étaient, à l'époque, les seuls "vrais" style en architecture. Garnier, c'est le cas de le dire, lui cloue le clapet en lui disant: « C'est du Napoléon III et vous vous plaignez ! ». Napoléon régla le conflit en prenant Garnier à part et en affirmant, en toute modestie: « Ne vous en faites pas, elle n'y connaît rien ! ». Gageons que, ce soir-là, le couple impérial a eu une bonne discussion sur le soutien mutuel!
Donc voilà! On construit l'opéra, qui ne sera inauguré qu'en 1875. Plusieurs places sont à voir dans ce monumental monument, que ce soit pour les anecdotes qu'ils renferment ou tout simplement pour leur beauté, notamment:
- Le Grand Escalier (voir photo): Les escaliers sont carrément somptueux. N'oubliez pas que, à l'époque, vous ne payez pas pour aller écouter la pièce qui est jouée: vous payez pour vous montrer, et assister à la création même des futurs potins du tout Paris. Donc, vous vous montrez à l'Opéra en vous habillant. Charles Garnier avait prévu le coup dans les escaliers, qui présentaient tout de même quelques défis. Il devait notamment trouvé la bonne hauteur pour les marches, afin que les femmes n'aient pas à relever leurs jupes en les montant (l'apparition d'une cheville aurait fait scandale), mais pour que, au contraire, les traines des robes tombent doucement sur les marches. L'effet devait être magnifique, et le coin est toujours une excellente option pour prendre quelques clichés.
- La Salle d'Opéra: Tout d'abord, lever les yeux (pas maintenant, quand vous y serez). Le plafond a été peint par Chagall, avec toute la couleur qui lui est caractéristique. Ensuite, de chaque côté de la scène se trouve la loge de l'Empereur et celle de l'Impératrice, qui assistaient à l'Opéra séparément. Si vous remarquez bien, vous pouvez les distinguer l'une de l'autre avec ce petit truc: les côtés de leurs loges sont décorés de nymphes; celles de la loge de l'Impératrice ont la poitrine dénudée (car l'Empereur les regardaient, et que l'Impératrice ne les auraient théoriquement pas vues) et celles de la loge de l'Empereur sont habillés.
- Le Grand Foyer: Il faut se rappeler qu'à l'époque, les pièces commencent à avoir des entractes. Lorsque celui-ci commence, les hommes se retirent, alors que les femmes se reçoivent entre elles dans les loges. Donc, il faut trouver une place aux hommes. Ils se retrouvent donc dans le Grand Foyer, inspiré de la Gallerie des Glaces de Versailles, et seuls les hommes y sont admis.... jusqu'à ce que la reine d'Espagne décide qu'elle veuille le voir. Et comme on ne refuse rien à une reine, les femmes ont ensuite pu le visiter.
Mais si toutes les femmes étaient dans des loges qui n'étaient pas les leurs, et si les hommes étaient à des dizaines de mètres de la salle à parler, comment faisait-on pour se retrouver sur son siège pour la deuxième partie de la représentation?
Tout d'abord, oublions le traditionnel "Flash tes lumières": l'électricité n'apparaît qu'en 1881 à l'Opéra, et je suis prête à parier qu'aucun employé n'aurait été ravi d'éteindre TOUTES les chandelles pour les rallumer TOUTES ensuite. En fait, la solution est très simple si vous écouter ce morceau: http://www.youtube.com/watch?v=g0WRJES4cyw (pour ceux qui ne veulent pas l'écouter ou qui auraient le titre sur le bout de la langue sans le savoir, c'est Orphée aux Enfers, d'Offenbach).
Donc, en gros, l'Opéra contenait un morceau bruyant et rapide, pour qu'on l'entende de partout dans l'Opéra. C'était le signal pour retourner à vos sièges, et, même s'ils sont davantage connus que le reste des opéras aujourd'hui, il faut se rappeler que les gens se fichaient bien de manquer ou non un morceau, puisque la musique était secondaire dans leur sortie.
L'article vous a passionné? Vous trouvez que les gens avaient des drôles d'habitudes pour leurs sorties du samedi soir durant le Second Empire? Vous voudriez poursuivre vos recherches?
Des romans et des films. Le célèbre Fantôme de l'Opéra, écrit en 1910 par Gaston Leroux et adapté à Broadway et au cinéma de multiples fois, traite de la légende voulant qu'un lac soit enfoui sous l'Opéra Garnier. Avis aux amateurs.
En ligne. Comme d'habitude, une étagère de ma bibliothèque Google Books a été consacrée à l'Opéra Garnier et à l'opéra en général. http://books.google.ca/books?uid=5193644990311896005&as_coll=1012&hl=fr&source=gbs_lp_bookshelf_list
Des commentaires? Des pièces d'opéra à suggérer? Laissez-vous aller!
Tout d'abord, oublions le traditionnel "Flash tes lumières": l'électricité n'apparaît qu'en 1881 à l'Opéra, et je suis prête à parier qu'aucun employé n'aurait été ravi d'éteindre TOUTES les chandelles pour les rallumer TOUTES ensuite. En fait, la solution est très simple si vous écouter ce morceau: http://www.youtube.com/watch?v=g0WRJES4cyw (pour ceux qui ne veulent pas l'écouter ou qui auraient le titre sur le bout de la langue sans le savoir, c'est Orphée aux Enfers, d'Offenbach).
Donc, en gros, l'Opéra contenait un morceau bruyant et rapide, pour qu'on l'entende de partout dans l'Opéra. C'était le signal pour retourner à vos sièges, et, même s'ils sont davantage connus que le reste des opéras aujourd'hui, il faut se rappeler que les gens se fichaient bien de manquer ou non un morceau, puisque la musique était secondaire dans leur sortie.
L'article vous a passionné? Vous trouvez que les gens avaient des drôles d'habitudes pour leurs sorties du samedi soir durant le Second Empire? Vous voudriez poursuivre vos recherches?
Des romans et des films. Le célèbre Fantôme de l'Opéra, écrit en 1910 par Gaston Leroux et adapté à Broadway et au cinéma de multiples fois, traite de la légende voulant qu'un lac soit enfoui sous l'Opéra Garnier. Avis aux amateurs.
En ligne. Comme d'habitude, une étagère de ma bibliothèque Google Books a été consacrée à l'Opéra Garnier et à l'opéra en général. http://books.google.ca/books?uid=5193644990311896005&as_coll=1012&hl=fr&source=gbs_lp_bookshelf_list
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